articles sur François Lucas

  1. 23 janvier 2015  à 12h30 au CAP de Plérin (Côtes d’Armor)

écoute-sandwich de l’Original de Holt : figure 1 (volées 1 à 1008)

installation sonore / performance électro-acoustique, proposée par François Lucas,

en lien avec l’exposition de Jérôme Durand « Panier de crabes VII »

Bien avant les dodécaphonistes viennois, les campanologistes anglais ont cherché à systématiser la composition avec un nombre restreint de hauteurs déterminées (il s’agissait pour eux des sons produits par les cloches d’un même clocher). L’Original de Holt est une des compositions les plus célèbres de cet art de sonner les cloches, ou « Tintinnalogia ». Cet air, composé par John Holt en 1751, fixe avec précision dans le temps et l’espace quelques 35 280 coups de cloches, organisés pour produire toutes les 5 040 différentes volées possibles avec 7 cloches, sans répétition aucune. Pour cette première figuration à Plérin, sept enceintes, délimitant un espace dans lequel le public est invité à se déplacer, jouent les 1 008 premières volées de l’air, avec les sons dérobés aux crabes métalliques de Jérôme Durand.

2. © Le Télégramme  23 juin 2000

François Lucas a réveillé l’été avec son hautbois

Durant le mois de juin, les passants matinaux ou traînards ont pu assister à un événement insolite aux abords du square Mathon. Un hautboïste perché sur un mur improvisant durant quelques minutes et disparaissant aussi discrètement qu’il était venu… Ce mirage quotidien s’appelle François Lucas, musicien et directeur de l’école des musiques actuelles du CCM. François Lucas n’est pas tout à fait un musicien comme les autres. Ou plutôt si, il est comme les autres, musicien. Il improvise 24 heures sur 24, sans cesse aux aguets du moindre bruit qui entre dans la composition perpétuelle de son environnement sonore. Il en joue, l’accompagne, lui répond. C’est ce qu’il a mis en oeuvre durant les vingt et un premiers jours du mois de juin, donnant « des aubades dès potron-minet et des sérénades entre chien et loup ». Une minute de hautbois le premier juin à 6 h 22 et à 22 h 10, deux minutes le 2 juin à 6 h 21 et 22 h 10, 3 minutes le 3 juin à 6 h 20… Le musicien s’est tenu à son horaire, suivant exactement le lever et le coucher du soleil. Symboliquement, cette série d’interventions a pris fin mercredi soir au solstice d’été. Ce soir-là, fête de la musique oblige, François Lucas a eu un nombreux public ! Il a aussi bénéficié d’un environnement sonore particulièrement dynamique grâce aux amateurs de techno qui se défoulaient joyeusement à quelques mètres de là. Cette fin en apothéose, François Lucas l’a enregistrée, comme il a enregistré toutes ses interventions grâce au micro planté sur sa casquette. Reste à savoir pourquoi ? Mais tout simplement parce que « la musique existe ailleurs qu’en concert ou sur disque ». François Lucas cherche des lieux et des moments pour faire vivre la musique d’une autre manière, la partager. Après cette première expérience en solitaire, planté sur son bout de mur à trois mètres du sol (il avoue avoir toujours rêvé d’être un peu stylite), il a l’intention de remettre le couvert cet été place de la Liberté. Il jouera cette fois du sax alto, plutôt en fin d’après-midi, sur un parcours comme un jeu de marelle et fera appel à l’occasion à quelques musiciens invités. La musique continue d’être en fête